Entretien avec Frédéric Martin, Architecte DPLG

À 8 ans, Frédéric Martin dessinait des maisons. C’était surtout les perspectives qui l’amusaient. Il n’imaginait pas encore en faire un métier, bien sûr. « J’y suis venu un peu par hasard. J’étais attiré par le paysagisme et les seules écoles dans ce domaine se trouvaient à Versailles et à Bordeaux. Finalement, j’ai choisi Bordeaux. Il se trouve que cette école couvre à la fois l’architecture et le paysage. Je me suis donc lancé dans ces études et le goût pour l’architecture est venu petit à petit. Je pense que le déclic s’est produit en quatrième année ! J’ai commencé alors à faire ce que j’aimais ; jusque-là, je pense que ma créativité était bridée. »

Son diplôme en poche en 1998, Frédéric Martin lance immédiatement son cabinet d’architecture. Il rencontre alors Jean Labant qui devient l’un de ses premiers clients. C’est le début d’une collaboration amicale.

Plus tard, le jeune architecte embauche un dessinateur, Stéphane : cela fait 10 ans qu’ils travaillent ensemble.

Un positionnement délibérément haut de gamme

Frédéric Martin aime ce qui est beau et déroutant : ce n’est pas pour rien que l’on est accueilli dans son bureau par un robot grandeur nature digne de la guerre des étoiles. « Je travaille essentiellement pour des particuliers ; je conçois des lofts, des maisons individuelles, je réalise des rénovations extérieures, et pour tout cela, j’apporte une attention très particulière à la rechercher architecturale. »

Dès le début, Frédéric Martin a bénéficié d’un bouche-à-oreille très favorable. Son positionnement assez unique sur la région bordelaise attire des clients de la France entière. Sur son site web, Frédéric Martin nous présente quelques-unes de ses magnifiques réalisations. C’est avec enthousiasme qu’il nous fait découvrir le projet de maison futuriste qu’il envisage de faire construire dès qu’il aura trouvé le terrain adéquat : il y installera également ses bureaux.

S’il se positionne volontiers dans la conception architecturale haut de gamme, F. Martin n’en continue pas moins de collaborer occasionnellement avec J. Labant, sur des projets de plus modestes dimensions, permettant ainsi à des personnes moins fortunées d’accéder à la propriété.

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Un métier de passion, extrêmement prenant

Frédéric Martin regrette qu’à son époque, l’école d’architecture ne préparait pas vraiment à la réalité du métier : « À l’école, on reste au niveau de la maquette, c’est-à-dire de ce que j’appelle “l’intellectualisation de l’architecture”. On ne nous prépare pas à la réalité de terrain qui est tout autre. Je pense par exemple, aux aspects techniques, juridiques, à la règlementation urbanistique, aux questions budgétaires, etc. Finalement, on passe beaucoup de temps chaque jour à faire tout autre chose que de la conception architecturale. »

F. Martin avoue que c’est un métier de passion qui mobilise beaucoup d’énergie et qui nécessite de ne pas compter ses heures. Quant à cette passion, il n’aime pas s’en expliquer : pour lui, la conception d’un projet d’architecture répond aux contraintes du client auxquelles s’additionne la sensibilité de l’architecte. La réponse qu’il apporte est intuitive : elle intègre la technique, mais ne s’explique pas forcément.

« Lorsque j’ai débuté, c’était assez compliqué, car je n’avais pas encore la capacité de montrer des réalisations. Aujourd’hui, les clients regardent mon site, voient si mes créations correspondent à leur envie, puis font appel à moi. Je n’ai plus besoin de m’expliquer et je suis plus en phase avec ma fibre architecturale. »

Une organisation centrée sur la qualité

La difficulté majeure du métier d’architecte réside dans la capacité à s’entourer des bonnes personnes : « Qu’il s’agisse d’employés ou de partenaires, il est crucial d’être intransigeant sur la qualité. Il en va de la satisfaction des clients et de l’image de l’entreprise. »

F. Martin avoue s’être à plusieurs reprises séparé d’employés ou de partenaires qu’il ne jugeait pas suffisamment de confiance. Il le regrette, car il souhaiterait se décharger des tâches de secrétariat, ou même déléguer certains aspects techniques. « Aujourd’hui, nous avons suffisamment de travail pour pouvoir occuper d’autres personnes. Mais cela nécessite de s’entendre bien, d’être carré sur les chantiers et suffisamment souple pour s’adapter au caractère des uns et des autres, etc. »

Des projets de développement

Même s’il souhaiterait s’entourer de manière à pouvoir se concentrer sur la conception, F. Martin estime être satisfait aujourd’hui de sa progression. Sa notoriété lui permet de travailler sur des projets qui l’inspirent : émissions de télé, articles dans les magazines et bouche-à-oreille positif lui amènent régulièrement des clients déjà conquis.

Loin d’en rester là, le jeune architecte nourrit le projet de lancer une activité de design de mobiliers : un certain nombre de croquis existent déjà, et même des prototypes, tel le bureau tout en courbe, en inox et acier, sur lequel il travaille.

 

 

Article rédigé par Catherine Marqueze - Unpoint -