Devenir notaire nécessite 7 années d’étude à l’université, ponctuées d’un stage de 2 ans, au terme duquel le DESS droit notarial est remis. C’est le parcours qu’a suivi Emmanuelle Galhaud à Bordeaux, parcours qui s’est brillamment conclu par la réalisation d’un mémoire (« Les libéralités de residuo »), qui reçut le Prix du Conseil Régional des Notaires de la Gironde. Ce mémoire présentait des techniques de transmission de biens permettant de prévoir une seconde transmission de ces biens au décès du bénéficiaire initial. Précurseurs en la matière, ces techniques particulièrement intéressantes dans le cas d’un enfant handicapé, ont été incluses dans le Code civil lors de la réforme du droit des successions en 2006.
Diplôme en poche, E. Galhaud entre en 2000 à l’étude de Mr Joseph de Jocas à Léognan. 4 ans plus tard, Maître Jocas lui propose une association et lui revend la moitié de ses parts. Et c’est en 2009 que, partant à la retraite, il lui en cède le solde.
Aujourd’hui, l’office notarial compte 3 notaires, Maîtres Galhaud, Fabre et Massenet, ainsi que 15 salariés. Il intervient dans l’ensemble des domaines du droit, notamment l’urbanisme, la famille et les entreprises.
Fin 2008, l’étude déménage de quelques centaines de mètres à Léognan afin de disposer de locaux plus spacieux et plus modernes. Récemment, les bureaux des notaires ont été équipés d’écrans Plasma et de tablettes : « Nous pouvons ainsi parcourir les actes en même temps que les clients, puis leur permettre de les signer immédiatement sur la tablette grâce à la signature électronique, avant de les leur envoyer par email. Cela représente un gain de temps considérable et offre l’avantage d’une plus grande transparence », nous explique Maître Galhaud.
Avec Monsieur Labant, Maître Galhaud travaille essentiellement sur le droit de l’urbanisme.
« C’est un domaine du droit en perpétuelle mouvance. À l’occasion d’échanges sur les difficultés que rencontrent vendeurs et acheteurs, nous avons mené une réflexion sur la manière d’aider les vendeurs qui souhaitent se reloger en simplifiant le processus d’achat. Dans la région, il est courant que des personnes âgées souhaitent découper leur terrain et déménager de leur maison devenue trop grande pour s’installer dans de plus petites habitations. Ensemble, nous avons donc imaginé des solutions qui permettent au constructeur de maison de devenir propriétaire du foncier et d’allouer en contrepartie au propriétaire initial un logement plus petit, sur ce même terrain. C’est ce qu’on appelle la dation en paiement. »
Cette solution répond aux attentes du vendeur et de l’acquéreur, car elle est avantageuse en matière de trésorerie.
Les notaires, comme les avocats ou encore les experts comptables, ne sont pas autorisés à faire de la publicité pour promouvoir leur activité. Les notaires sont en effet des officiers publics qui ont un devoir de confraternité envers leurs collègues. La publicité peut donc se faire globalement au niveau de la profession, mais pas individuellement. « C’est la raison pour laquelle, ce sont essentiellement la renommée de notre étude, la qualité du service que nous offrons et le bouche-à-oreille qui nous permettent de développer notre activité ».
Aujourd’hui, nous confirme Maître Galhaud, le métier a beaucoup évolué. « On n’est plus notaire de père en fils. Et le métier y a gagné, car il s’est professionnalisé. Les nouvelles technologies l’ont dynamisé et il y a de plus en plus de femmes qui choisissent cette profession ».
Cependant, les réformes annoncées, associées à la conjoncture économique pourraient à terme, sérieusement impacter l’activité du secteur. « Des études montrent que les Français sont satisfaits de leur notaire. Pourquoi réformer quelque chose qui fonctionne très bien ? Désorganiser la profession serait tout à fait dramatique. Pour être tout à fait transparente, sur la totalité des frais perçus par le notaire, près de 80 % reviennent à l’état. Les émoluments du notaire représentent 0,825 % du prix de la transaction et ce montant n’a pas varié depuis très longtemps », insiste Maître Galhaud.
Quant à la conjoncture, elle impacte l’activité du secteur ainsi que celle du panier moyen. « Aujourd’hui, dans la région, le montant des transactions courantes se situe entre 70 K et 270 K. L’immobilier de luxe fonctionne encore, par exemple sur le Bassin d’Arcachon, le Cap-Ferret ou Bordeaux ; mais il y a une vraie pénurie sur les tranches élevées entre 350 K et 600 K. »
Maître Galhaud conclut en suggérant que le gouvernement imagine des mesures qui permettraient aux personnes les plus défavorisées d’accéder à la propriété. « Par exemple, diminuer le montant de la taxe départementale serait un premier pas. Il est très important aujourd’hui de relancer l’achat immobilier par des mesures de faveur fiscale. »
Article rédigé par Catherine Marqueze - Unpoint -